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2015: la saison où tout peut basculer (ou pas...)

  • Bruno Rassenfosse
  • 11 janv. 2015
  • 6 min de lecture

Le Big Four est mort...vive le Big Four! Tel pourrait être le teaser de cette prochaine saison qui risque d'être passionnante à plusieurs égards. Petit tour d'horizon des forces en présence et des enjeux, le tout en 3 questions.

1. Novak Djokovic va t-il continuer sur sa lancée de sa fin d'année 2014 et pouvons-nous vivre un remake de son hallucinant début de saison en 2011?

La question mérite en tous cas d'être posée, tellement il a semblé injouable en cette fin de saison, durant laquelle aucun joueur n'a pu constater la moindre faille, que ce soit dans son jeu ou dans son physique. Il faut certes rappeler que dans des conditions indoor, le serbe est aujourd'hui quasiment invincible (sa dernière défaite remonte à 2012, soit 31 victoires de suite!), mais avec la confiance accumulée et sa polyvalence, l'imaginer moins impérial sur toute autre surface témoignerait d'une grande imprudence. En d'autres termes, il sera incontestablement le grand favori à sa propre succession en Australie, théâtre de la première levée du Grand Chelem. Sa victoire serait sa cinquième à Melbourne et ferait de lui le recordman du nombre de titres australiens dans l'ère open, effaçant du coup des tablettes Federer et Agassi, actuellement co-détenteurs du record avec 4 trophées comme lui.

Le début de saison peut d'ailleurs très vite se résumer à une question simple: qui est capable de produire un niveau de jeu suffisant pour avoir une chance d'inquiéter un Djoker aussi fort qu'actuellement? Et l'on se met inexorablement à repenser à sa monstrueuse saison 2011, lors de laquelle il avait fallut attendre le mois de juin pour le voir enregistrer sa première défaite, en 1/2 finale à Roland Garros. Ce match d'anthologie, perdu contre un immense Federer, marquait la fin d'une ahurissante série de 41 succès consécutifs. Cette fois, lors du premier tournoi dde sa saison, à Doha, un grand croate a dééjà stoppé la série avant même qu'elle ne ressemble à une série mais difficile de voir en cette défaite contre Karlovic -l'homme qui n'avait qu'un service- autre chose qu'un petit accident de parcours sans grande signification.

La réponse peut évidemment venir à nouveau de Rodger mais en Australie, en qualité de deuxième tête de série, il devra se hisser jusqu'en finale pour avoir une chance d'affronter le n°1 mondial, performance qu'il n'a plus réalisée depuis cinq années...Ou bien d'un autre comparse de l'ancien Big Four, mais entre un Rafa Nadal en manque de compétition et un Andy Murray qui peine à retrouver la cadence contre les meilleurs (aucune victoire en 2014 sur un joueur du top 4), pas évident de voir déjà en eux une réelle menace pour Nole. Ne faudrait-il pas plutôt se tourner vers le tenant du titre, Stan Wawrinka, son bourreau de l'année dernière sur la Rod Laver Arena ou vers la révélation japonaise de 2014, Kei Nishikori, ultime joueur à l'avoir battu dans un tournoi du Grand Chelem (à l'US Open en août dernier) afin de trouver les mieux armés actuellement pour espérer briser l'hégémonie du serbe?

Dans tous les cas de figure, nul doute qu'en ce début 2015, battre Djokovic à Melbourne signifiera avoir livré un match d'exception. Et certainement se retrouver tout proche d'un titre majeur.

2. la brèche ouverte en 2014 par Wawrinka et Cilic va t-elle une fois encore se refermer?

Petit rappel des faits: entre Roland Garros 2005 et l'US Open 2013, soit 35 tournois du grand Chelem consécutifs, seul un titre a échappé au fameux "Big Four" (Federer, Nadal, Djokovic et Murray). C'était l'oeuvre de Juan Martin Del Potro à New-York en 2009 et l'on se disait à l'époque que d'autres allaient s'en inspirer et venir enfin bousculer cette inattaquable hiérarchie. Ce fut sans compter sur l'égoïsme des quatres voraces qui s'allièrent à nouveau pour chasser tous les autres convives du banquet pendant 4 longues années. Puis vint l'année 2014 et ses deux immenses surprises: Stan Wawrinka et Marin Cilic gagnent chacun leur premier titre majeur sans avoir jamais disputé la moindre finale de Grand Chelem auparavant. L'heure de la révolution aurait-elle enfin sonné pour de bon? S'il est vrai que l'appétit vient en mangeant, l'histoire a souvent montré combien un premier titre surprise était compliqué à digérer...Pour ma part, j'imagine très mal le croate avoir un jour la chance de remettre le couvert. En revanche, d'autres occasions se présenteront certainement sur la route de l'helvète mais sera t-il capable d'aligner deux ou trois gros combats victorieux d'affilée contre les meilleurs (en pleine possession de leurs moyens)? Le doute est permis.

Quant aux autres outsiders, deux générations s'affrontent. Les "anciens" que sont Tsonga, Ferrer et Berdych ont tous eu leur chance une fois d'inscrire un titre de Grand-Chelem à leur palmarès mais n'ont pas été capable en finale d'élever suffisamment leur niveau contre des joueurs intrinsèquement plus forts qu'eux: Djokovic pour Tsonga ou Nadal pour Ferrer et Berdych. En perte de vitesse en 2014, ils ne me paraissent plus offrir les garanties suffisantes pour pouvoir rêver à nouveau. Finalement seuls les "petits jeunes" que sont Nishikori, Dimitrov et Raonic semblent réellement en mesure de jouer les troubles-fêtes, mais à nouveau avec la même incertitude que pour Wawrinka, à savoir la capacité de battre coup sur coup des joueurs de la trempe de Djokovic, Nadal, Federer ou Murray. A mon sens, 2015 sera plus probablement l'année de la confirmation, 2016 celle de la vraie consécration pour l'un ou plusieurs d'entre eux.

3. Les quatres fantastiques peuvent-il dès lors se partager à nouveau le gâteau en 2015?

La saison 2014 a définitivement offert des occasions inespérées de briller pour les second rôles. Une année complètement tronquée pour Andy Murray, en pleine rééducation suite à son opération au dos fin 2013 et qui a mis de long mois a retrouver ses automatismes. La fin de sa fructueuse collaboration avec Ivan Lendl et l'arrivée d'Amélie Mauresmo dans son box marquent également le début d'une nouvelle histoire. Vainqueur de trois tournois de suite en deuxième partie de saison, il a enfin semblé se rapprocher de son meilleur niveau. Qualifié de justesse pour le masters de Londres, il a sauvé l'essentiel et la fessée qu'il y a reçue des mains du maître Federer (6/0 6/1) n'y changera pas grand chose: il sera bel et bien de retour au sommet en 2015 et plus que jamais candidat à un troisième titre majeur.

Quant à Rafael Nadal, encore une saison en clair-obscur. Une immense joie (neuvième titre à Roland Garros!) laissant place à plusieurs grosses frustations (forfaits à l'US Open et au Masters). Si son corps l'a une fois encore laissé tomber, la malchance s'en est également mêlée, avec une opération de l'appendicite en fin d'année. Il se dit aujourd'hui rétabli et rêve d'une saison sans blessure. Nul doute que pour ce faire, il devra impérativement alléger son calendrier et fixer ses priorités, qui sont potentiellement nombreuses: un dizième titre à Paris (!), redevenir n°1 à l'ATP (même s'il dit ne pas en faire une obsession), se rapprocher des 17 titres majeurs de Federer, aider l'Espagne à revenir dans le groupe mondial de Coupe Davis...autant de challenges accessibles s'il peut passer moins de temps à l'infirmerie et plus de temps sur les courts. Une certitude avec le taureau de Manacor : à chaque fois que son nom apparaît sur le tableau d'un tournoi, il peut soulever le trophée.

Beaucoup moins de doute sur une présence continue en 2015 dans le quatuor de tête en ce qui concerne Novak Djokovic. Reste le cas Roger Federer...Le bâlois, qui n'occupait plus que le 8ème rang mondial en mars 2014, son pire classement depuis plus de 10 ans, était alors promis par certains à un voyage sans retour dans les ténèbres du classement. En fin de saison, numéro 2 incontestable et très loin de la maison de retraite, il a même failli remonter sur le trône de l'ATP...Bien téméraire celui qui affirme qu'il n'aura pas une nouvelle et (certainement) dernière chance de goûter à nouveau à ce plaisir en 2015. Avec la coupe Davis en poche, il ne lui manque plus qu'un grand titre: la médaille d'or en simple au Jeux Olympiques. Oui mais ça ce sera pour 2016. Entretemps, il va jouer sans pression, avec certainement une grosse envie d'ajouter un 18ème titre majeur à sa collection et en profiter pour mettre un peu à l'abri ce record, hallucinant, mais pourtant bel et bien toujours en ligne de mire d'une autre légende: Rafaël Nadal.

Quoi qu'il en soit, si personne ne possède encore le scénario définitif de 2015 dans ses mains, ces quatre monstres sacrés joueront probablement à nouveau les premiers rôles. Et quelque chose me dit qu'ils espèrent tous secrètement des retrouvailles avec leur trois meilleurs ennemis dans le dernier carré des tournois du Grand Chelem, comme si souvent par le passé, histoire d'écrire de nouvelles pages dans le livre passionnant de cet étonnant et si exclusif Big Four.

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