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Open d'Australie: une première semaine déjà pleine d'enseignements...

  • Bruno Rassenfosse
  • 25 janv. 2015
  • 5 min de lecture

Il a quand même toujours un côté magique cet open d'Australie. Pendant qu'ici certains enfilent les gants pour aller gratter le pare-brise de la 5008 familiale, d'autres là-bas se bastonnent sous 40°C à l'ombre. Il y'a aussi les couleurs de l'été austral qui semblent sortir tout droit d'un tableau de Dali...en somme pas grand-chose qui nous rappelle le quotidien un peu gris et monotone d'un mois de janvier sous nos latitudes aussi exotiques qu'une tranche de pâté de campagne.

Puis il y'a surtout l'excitation du premier grand rendez-vous de l'année, lors duquel tous les joueurs rêvent de briller et de lancer leur saison sur une excellente note. Pour nous, simples observateurs en pantoufles, c'est le moment idéal pour évaluer les forces en présence et commencer à imaginer les grandes tendances des prochains mois. Après une semaine de joutes, certaines d'entre elles semblent d'ores et déjà avoir la peau dure.

Le tennis australien va très bien, merci pour lui!

Voila qui fait un bien fou. Il y'a longtemps que cette grande nation du tennis ne s'était plus embrasée pour de nouvelles idoles aussi prometteuses et -ce qui ne gâche rien- spectaculaires à souhait. La première sensation de la semaine est d'ailleurs venue de l'une d'entre elles: Thanasi Kokkinakis. Seulement 147ème à l'ATP, ce fantasque gamin de 18 ans s'est payé le luxe de sortir le treizième joueur mondial, le letton Ernest Gulbis. Show man en puissance, il a célébré sa victoire en faisant un tour de terrain et en tapant une bonne centaine de mains venues le soutenir. On en redemande! Tout aussi solaire mais au talent déjà bien confirmé : Nick Kyrgios. Cet aussie au look d'aborigène s'était révélé lors du dernier Wimbledon en battant Rafa Nadal et en atteignant sont premier quart de finale en grand chelem à la surprise générale. Quelques mois plus tard, il est à nouveau en quart de finale à Melbourne -après avoir été mené deux sets à zéro contre le tombeur de Federer, Andréas Seppi- et quelque chose me dit que l'on va en reparler souvent cette année. Rajoutez Sam Groth, expert en livraison de missiles, Bernard Tomic, le bad boy (enfin) en voie de rédemption ou encore l'inoxydable Lleyton Hewitt, à la volonté et à la motivation éternelle qui forcent l'admiration et vous tenez là une équipe de Coupe Davis qui sent la poudre et autant de bonnes raisons de jalouser les supporters australiens!

Le tennis français a la grippe et doit se soigner

Rarement l'hexagone a connu autant de bons joueurs en même temps (ils sont actuellement 7 parmi les 40 premiers mondiaux) et pourtant la France a le blues...pour la première fois depuis 4 ans, il n'y aura aucun représentant tricolore en deuxième semaine à Melbourne. La perte du saladier d'argent contre le voisin helvète a clairement laissé des traces et ce n'est pas ce début de saison qui va guérir les maux de tête des bleus. Après le forfait de Tsonga, la plus grosse déception pour le clan français est venue de Gaël Monfils, chaud bouillant à Lille et qui semblait pouvoir jouer les trouble-fêtes en Australie. Oui mais c'était sans compter sur Jerzy Janowicz qui dès le deuxième tour a renvoyé la Monf' face à ses doutes. Ce dernier veut (et peut) gagner un tournoi du grand chelem un jour mais pour cela il faudra qu'il arrête de jouer sur courant alternatif lors des premiers tours. Trop souvent, des matches qu'il doit plier en trois petits sets se transforment en combats éreintants en 5 sets qui certes régalent les amateurs de grand spectacle mais le rendent vulnérable dès le tour suivant contre des joueurs intrinsèquement moins forts que lui. Quant à Gasquet et Simon, ils semblent actuellement à leur place au troisième tour d'un majeur...Yannick Noah n'a (malheureusement) pas trop de soucis à se faire, la prochaine victoire d'un français en grand chelem n'est à priori pas au programme cette année.

Les jeunes loups sont affamés et se rapprochent comme prévu du festin

Ils étaient annoncés, ils sont bien là! Raonic, Nishikori et Dimitrov, les trois plus sérieux représentants de la révolution en marche sont tous en huitième de finale. Et comme en témoigne la relative facilité avec laquelle ils arrivent à ce stade, l'écart qui les séparent des vainqueurs de majeurs semble se réduire comme peau de chagrin. La deuxième semaine devrait à ce titre offrir de somptueuses passes d'arme entre les anciens et les petits nouveaux. Cela a d'ailleurs commencé aujourd'hui avec un superbe combat entre un Murray retrouvé et Dimitrov, que l'écossais est finalement parvenu à mater, mais au terme d'une lutte des plus indécises. Restent en lice le canadien et le japonais qui, si la logique est respectée, devraient affronter respectivement Djokovic et Wawrinka en quarts de finale. De l'autre côté du tableau, n'en déplaise à Kyrgios et Berdych, c'est Murray et Nadal qui devraient se disputer une place en finale. L'australien a laissé beaucoup de forces dans ses précédentes batailles et ne devrait pas faire le poids contre le britannique. Quant au tchèque, bien qu'il paraisse avoir retrouvé son meilleur tennis, il a perdu ses 17 dernières confrontations (!) face au majorquin et aura bien du mal à renverser la tendance contre ce miraculé du deuxième tour qui n'est jamais aussi fort que lorsque sonne l'heure du money time.

Federer a connu un accident de parcours mais de déclin il n'est (toujours) pas question

Préparez-vous à entendre à nouveau les mots suivants dans les conversations au sujet du suisse : déclin, chute, retraite, vieillesse. Ca ne loupe jamais. Depuis cinq ans, les mêmes experts tennistiques les emploient à chaque défaite prématurée de ‘Rodger’. S’il est vrai qu’une défaite en 16ème de finale contre Seppi fait un peu tâche dans son début d’exercice 2015, il aura néanmoins des raisons de quitter Melbourne avec certaines satisfactions. Physiquement tout d’abord, ses problèmes au dos rencontrés en fin d’année l’ont laissé tranquille et il peut aborder sereinement la suite de la saison. Ensuite, en terme de niveau de jeu, le bâlois a montré lors des deux premiers tours qu’il n’était pas loin de ses standards habituels. Comme à Wimbledon en 2013, il est simplement passé à côté d’un match contre un adversaire qui a lui livré une prestation hors-norme. Il y’a des défaites qui font plus mal que d’autres et celle-ci n’engendre certainement pas de douleur excessive. L’objectif prioritaire de 2015 étant pour lui d’ajouter un 18ème tournoi majeur à son palmarès, il lui reste trois cartouches pour y parvenir. Et quelque chose me dit que du côté de Londres, il devrait viser plus juste.

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