Joueur oublié n°4: Hicham Arazi, le Magicien.
- Bruno Rassenfosse
- 4 févr. 2015
- 2 min de lecture

Année de naissance: 1973
Meilleur classement ATP: 22ème (2001)
Meilleur résultat en Grand-Chelem:
1/4 finale à Roland-Garros (1997-1998)
1/4 finale à l'Open d'Australie (2000-2004)
Nombre de titres ATP: 1
Dans l’histoire du tennis, deux continents ont toujours fait office de parents pauvres: L’Asie et l’Afrique. Pour des raisons bien différentes, très peu de joueurs asiatiques ou africains ont effectivement réussi à émerger au plus haut niveau. Les premiers vous rétorqueront que Kei Nishikori est la preuve que cela va changer mais il n’est qu’un petit cerisier qui tente de cacher une immense forêt d’érables. Quant aux seconds, ils ne comptent actuellement que deux représentants dans les cent premiers mondiaux : Kevin Anderson (Afrique du sud) et Malek Jaziri (Tunisie). Pas de quoi fouetter un guépard, en effet...
Peut-être, mais l’Afrique se consolera peut-être en se souvenant qu’elle a tout de même engendré l’un des joueurs les plus talentueux de l’histoire du jeu : le roi Hicham. Rarement l’expression « avoir une bonne main » n’avait pris autant de sens qu’avec ce magicien. Capable de vous claquer un smatch gagnant dos au filet ou de faire passer une amortie de coup droit pour un coup de jokari*, le marocain, au revers à une main cristallin et au toucher de balle inégalable, aura régalé tous les amoureux du beau jeu tout au long de sa carrière.
Le hic, c’est que talent ne rime pas toujours avec victoire. Et au regard du sien, son palmarès paraît forcément un peu faiblard. Comme souvent chez les joueurs trop « faciles », c’est bien sûr du côté du physique qu’il faut regarder pour trouver le premier coupable du manque de performances. Disons que l’ami Arazi était un peu au travail ce que Thomas Muster était à la guindaille…pas une référence sur ce coup-là…
C’est en grand-chelem que son manque de résistance physique aura été le plus pénalisant. Quatre fois il est parvenu à se hisser en ¼ de finale, quatre fois il s’est retrouvé avec un match jouable mais un réservoir vide, plus une goutte de carburant pour alimenter le moteur. L’enchainement des matches lui ont ainsi souvent été fatal. Résultat : un seul petit titre à se mettre sous la dent, chez lui à Casablanca. Forcément frustrant car on aurait voulu le voir un jour soulever un grand trophée, juste pour que l’histoire garde une trace indélébile de son génie.
*jokari : nm désignant un jeu (de barakî) se jouant avec une raquette et une balle attachée à un élastique (qui casse toutes les trois minutes). Jeu souvent pratiqué entre les crottes de chien sur la pittoresque digue de La Panne ainsi que dans les environs de Liège, là où les pauvres gens ne peuvent généralement pas se payer une cotisation dans un vrai club de tennis avec de vrais terrains et de vraies balles.
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