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Pourquoi la Belgique va remporter la Coupe Davis en 2015...

  • Bruno Rassenfosse
  • 5 mars 2015
  • 5 min de lecture

Equipe Belge Coupe Davis.jpg

Cette affirmation vous paraît évidemment plus provocante que réaliste. Vous vous dites que le rédacteur de cette ineptie entame certainement sa 12ème Orval ou cherche juste à attirer le chaland pour créer le p’tit buzz du jour sur la toile…Mais vous vous trompez. Notre modeste pays, tellement amoureux de la petite balle jaune, s’est retrouvé subitement sevré d’émotions tennistiques depuis les retraites de Justine et Kim. Eh bien, figurez-vous que, sans même le savoir, il est aujourd’hui sur le point de s’embraser à nouveau. Non pas pour onze superstars qui ne se savent même plus placer Beveren ou Ekeren sur une carte, mais bien pour quatre mecs - talentueux et généreux - qui ont simplement envie de tout casser pour leur patrie, même si leur salaire leur permet tout juste de se rendre au Country Hall du Sart Tilman en Suzuki Alto (avec de surcroît le survêtement le moins cher et le plus moche de toute l’histoire de la gamme Nike).

Le nom de nos quatre anti-héros : David Goffin, Steve Darcis, Ruben Bemelmans et (pour sa première sélection) Niels Desein. Deux francophones et deux flamands pour une seule équipe, unie, fière. Et si vous doutez toujours de sa magique destinée, voici en substance les raisons pour lesquelles nous allons dans quelques mois soulever le saladier d’argent pour la première fois de notre histoire…

Parce-que l’Espagne n’est pas là.

Une année de Coupe Davis sans l’Espagne dans le groupe mondial, c’est un peu comme un Roland-Garros sans Rafa dans les pattes : une aubaine dont il faut absolument profiter (pas vrai Mister Rodger?). L’Espagne, ce sont cinq saladiers depuis 2000, et surtout zéro défaite à domicile depuis 1990…Autant dire que lorsque le tirage au sort vous propose un petit voyage sur la terre battue de Grenade, Cordoue ou Séville, l’envie de trouver n’importe quelle excuse pour s’embrouiller avec le capitaine n’est jamais très loin. Ce n’est pas que Rafa et David n’aient pas le sens de l’accueil, bien au contraire. C’est plutôt que la corrida devrait être exclusivement réservée aux taureaux…surtout quand il y’a une mise à mort systématique.

Parce-que battre le tenant du titre au premier tour sera une formalité.

Je n’ose même pas imaginer la tête du pauvre gosse qui pensait dur comme fer que Federer et Wawrinka allaient faire le déplacement au moins pour se payer une petite virée dans le carré se disait le paternel lorsqu’il offrait les précieux sésames à son rejeton. Cruelle désillusion quand ce dernier découvrira vendredi que la tête d’affiche côté suisse n’est autre que Henri Laaksonen, 344ème à l’ATP. En même temps, qui pourrait en vouloir aux deux héros suisses d’avoir (peut-être) fait à Lille leurs derniers sacrifices pour une compétition qui, aussi belle et intense soit-elle, reste - dans un calendrier déjà surchargé - difficilement compatible avec les objectifs individuels des meilleurs joueurs.

Match décisif : Darcis bat Laaksonen pour gagner 3-1

Parce-que le sirop de Liège est bien meilleur que le sirop d’érable en été.

En juillet, pour un quart de finale également à domicile, nous croiserons quoi qu’il advienne la route d’une nation émergeante. Celle-ci sera vraisemblablement le Canada de Milos Raonic qui devrait se défaire difficilement du Japon de Kei Nishikori dans une rencontre du premier tour très intéressante sur le papier. Les premiers possèdent en effet une paire de double redoutable et décisive avec Daniel Nestor en fer de lance, à l’inverse des nippons, plus que moyens dans cet exercice. Et que pensez-vous dès lors d’une terre battue lourde et humide pour recevoir nos amis canadiens? Ce cher Milos n’a pas fini de pester contre la moiteur de l’été belge, qui rendra ses premiers services aussi inoffensifs que ses grands slices de revers. Et s’il s’avère que le soleil est pour une fois un peu trop présent, le terrain sera à l’image des spectateurs autour de lui: abondamment arrosé.

Match décisif : Goffin bat Raonic pour gagner 3-1

Parce-que Novak Djokovic ne peut glaner trois points à lui tout seul.

Bon, si vous me suivez toujours, nous sommes déjà en ½ finale. Cette fois, si la logique est respectée, nous devrons faire nos valises pour un déplacement en Serbie afin d’y affronter le n°1 mondial sur ses terres et d’y prendre la rouste du siècle. Ça c’est pour la théorie…Sauf que dans la pratique, le scénario risque de présenter quelques surprises…Tout d’abord, une semaine à peine après la finale de l’Us Open, rien ne dit que Novak sera suffisamment apte et motivé pour être aligné lors des trois jours de compétition, d’autant que sur le papier, notre équipe ne semble pas présenter pas un obstacle insurmontable pour les serbes, même avec un leader intermittent. Par ailleurs, vous n’êtes pas sans savoir qu’une rencontre de Coupe Davis se joue au meilleur des cinq matches et que le double est très loin d’être une spécialité du Djoker. Si bien que dans le pire des cas de figure (celui où ce dernier joue tous les matches), il nous suffit de prendre le meilleur sur le n°2 serbe - à priori Victor Troicki - lors de ses deux simples et de gagner le double pour être qualifié pour la finale, quels que soient les résultats des deux simples de Djokovic. Je devine que vous le marmonnez en même temps que moi : n’ayons pas peur des mots, oui nous sommes les grands favoris de cette rencontre!

Match décisif : Bemelmans bat Troicki pour gagner 3-2

Parce-que les bleus ont le blues quand ils voient du rouge.

Une année s’est écoulée depuis ce douloureux week-end de novembre à Lille. Une nation meurtrie et pleine de doutes apparaissait alors difficilement capable de trouver les ressources nécessaires pour repartir au combat avec les mêmes ambitions qu’en 2014. Mais grâce notamment à un bénéfique changement de leader et à un Gaël Monfils toujours aussi déterminant quand il porte le maillot bleu, nos valeureux voisins ont finalement réussi à se frayer un chemin jusqu’en finale, malgré des déplacements plus que périlleux, notamment en Allemagne et en Australie. Lors d’une nouvelle finale à domicile, la génération dorée tricolore va enfin pouvoir soulever ce saladier d’argent tant espéré, celui-là même qui pourra masquer quelque peu la cruelle absence de Grand-Chelem individuel depuis plus de 32 ans pour le tennis hexagonal. D’autant plus que de l’autre côté du terrain, les t-shirts rouges ne sont plus ceux de Federer et Wawrinka…mais ceux de modestes joueurs belges quasiment inconnus outre-quiévrain et (évidemment) complètement sous-estimés par les supporters français. Ces derniers, plus arrogants, hautains, prétentieux, méprisants, orgueilleux, présomptueux et suffisants que jamais – pardon mais que ça fait du bien! - entament d’ores et déjà une marseillaise, suivie d’un bon vieux « et un, et deux, et trois zéro », alors que la rencontre n’a pas encore débuté.

Mais, attendez un peu…quel est ce joueur au bras en mousse qui a l’air littéralement liquéfié et incapable d’aligner trois frappes? Mais oui, c’est ‘Gilou’ Simon, l’homme qui n’a gagné qu’un match de coupe Davis à enjeu dans toute sa carrière! Et celui-là, qui pleure comme un gamin quand retentit l’hymne national? C’est ‘Jo’ Tsonga, l’ex-leader du tennis français qui ne s’est jamais remis de sa parodie de finale 2014 et qui depuis lors entend plus de sifflets que Steven Defour à Sclessin. Et ce troisième, qui a l’air d’un cadet sur un court bien trop grand pour lui? Bon sang mais c’est bien sûr! C’est ‘Richie’ Gasquet, l’éternel petit prodige du tennis français, qui a comme apogée de sa carrière une victoire au tournoi du Club Med de Djerba la Douce. Soyons sérieux, Messieurs les français, n’avez-vous vraiment rien d’autre en stock?!? Bon, ben d’accord, alors on la prend cette coupe!

Match décisif : Darcis bat ‘Gilou’ pour gagner 3-2

Bon, je vous concède volontiers un (léger) soupçon de mauvaise foi dans mes divagations… mais avouez quand même que c’est jouable, non? Quoi qu’il en soit, moi je donne rendez-vous à tous les amateurs d’Orval sur la Grand-Place le 29 novembre 2015 à 20h pour fêter cet immense exploit. En attendant, si vous le permettez, m’en prendrais bien une petite treizième moi!


 
 
 

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