Wimbledon 2015: l'abécédaire d'une grande cuvée.
- Bruno Rassenfosse
- 13 juil. 2015
- 6 min de lecture

A comme ANDERSON. Finalement le seul à avoir réellement inquiété Djokovic dans ce Wimbledon. Le sud-africain a mené deux sets à zéro mais n’a pu enrayer complètement la machine de guerre serbe qui s’est imposé 7-5 dans le cinquième set après une bataille de deux jours. Nole s’est fait peur mais cette grosse frayeur l'a complètement libéré et ses trois adversaires suivants ont dégusté...
B comme BROWN. Le coup de cœur de cette quinzaine. Il a maté Nadal avec 100% de services-volées. Unique et magique. Un jeu instinctif, une patte incroyable à la volée et un look imparable…Yannick, sors de ce corps !
C comme CRISE. Le déclin de l’empire américain. Dans le tableau masculin, il faut remonter à 2009 pour voir un américain en ¼ de finale de Wimbledon. Vous avez dit agonie ?
D comme DJOKOVIC. Le joker est tout simplement au sommet de sa carrière. Il a parfaitement digéré sa finale perdue à Roland et a rappelé qui était le vrai patron du tennis. Son jeu s’adapte à merveille à toutes les surfaces et l’on voit mal qui pourra le priver d’un petit chelem à New-York.
E comme EDBERG. L’influence du suédois sur le jeu de Federer se fait de plus en plus positive. Bon, on ne retrouvera sans doute jamais le Rodger de 2001 qui avait terrassé Sampras avec des services-volées sur première et seconde balle mais depuis que Stefan est dans le box du suisse, ce dernier a retrouvé une agressivité de tous les instants. Une prise d’initiatives constante et un adversaire pris à la gorge, un régal de jeu offensif.
F comme FRANCE VS GRANDE-BRETAGNE. Le week-end prochain, nous aurons bien sûr les yeux rivés vers Middelkerke pour un Belgique-Canada quelque peu tronqué suite au forfait de Raonic et Pospisil. Mais, pour une fois, la fin de Wimbledon ne rime pas avec fin des émotions verdoyantes. En effet, c’est sur le gazon du Queens que se jouera le ¼ de finale le plus sexy : la France de Tsonga, Gasquet, Mahut et Simon y défiera la Grande-Bretagne de Murray et Ward. Que des joueurs à la main verte pour une rencontre qui sent la poudre.
G comme GRAND CHELEM. Un coup de chapeau à Serena pour son ‘Serena Slam’. Elle domine le tennis féminin comme personne depuis Steffi Graf et détient simultanément les quatre titres du Grand Chelem. Question vibrations, on repassera, mais on s’incline quand même.
H comme HEWITT. L’australien de 34 ans, ancien n°1 mondial et vainqueur à Wimbledon en 2002, a livré son dernier combat sur les courts londoniens. Il laisse la place à une jeune génération pleine de talent et de promesses. Pas improbable de revoir un Kangourou poser ses pattes sur ce trophée dans les prochaines années.
I comme INVITE SURPRISE. Le Big Four est devenu un Big Three. Rafa a perdu sa carte de membre et, comme à Roland Garros, un français a été l’invité surprise des demi-finales. Stan Wawrinka est encore trop inconstant pour parler à nouveau de Big Four mais actuellement il est clairement le prétendant numéro un pour la reformation d’un carré magique.
J comme JAMAIS. Jamais dans l’histoire de l’ère Open, un joueur n’avait atteint dix fois la finale du même tournoi du Grand Chelem. C’est chose faite pour Federer, un record de plus dans son hallucinante collection. Le mieux placé pour le rejoindre sur ce sommet exceptionnel n’est autre que Rafa Nadal, avec ses neuf finales à Roland-Garros.
K comme KEEP CALM AND DRINK WINE! Mon conseil pour mieux gérer les tie-breaks ou les cinquièmes sets irrespirables (devant votre écran).
L comme LAMENTABLES. Les propos de Benoît Paire au sujet de Wimbledon « Quitter Wimbledon, je m’en fous, ici tout est pourri ». Euh…dis Benoît, si tu préfères, tu peux retourner exploser tes raquettes et injurier les arbitres dans les Challengers de Vladivostok ou Dunkerque. Tu n’es visiblement pas digne de jouer dans le temple du tennis.
M comme MURRAY-MAURESMO. Peut-être l’association la plus étonnante de l’histoire du tennis mais certainement pas la moins judicieuse. La française a apporté à Murray un apaisement mental et une sérénité très bénéfique tout en conservant la hargne naturelle de l’écossais. Ce dernier est tombé sur un Rodger en irruption en demi-finale mais l’attitude a été parfaite et il fut un perdant magnifique. Ce n’est qu’une question de temps pour que le duo ne concrétise son excellent travail par une victoire en Grand Chelem.
N comme NADAL. Voir Nadal perdre au deuxième tour d’un majeur n’est jamais une bonne nouvelle pour tout fan de tennis qui se respecte. L’espagnol vit une période plus que compliquée et va devoir faire preuve d’une force mentale exceptionnelle- ce dont il ne manque pas- pour retrouver une spirale positive. Et nous permettre de rêver à une dernière finale Nadal-Federer en Grand-Chelem. Histoire de boucler la boucle, pourquoi pas à l’Us Open, seul majeur n’ayant jamais été témoin de leur affrontement !
O comme ORGASME. Sensation ressentie à la fin du deuxième tie-break de la finale. Orgasme de très courte durée.
P comme PATRICK MAURATOGLOU. Sans mauvais jeu de mot, on peut dire qu’il a « tiré le gros lot » en devenant le coach de Serena. J’avoue avoir du mal à comprendre le challenge sportif, tellement sa domination était déjà outrancière, mais du côté financier, les intentions paraissent bien plus limpides. Mais, laissons-lui le bénéfice du doute. Peut-être que l’amour à ses raisons que la raison ignore…
Q comme QUAREGNON. C’était juste pour signaler la brocante annuelle dimanche prochain Rue de Boussu à Quaregnon. Venez nombreux !
R comme RESPECT. Respect Mister Federer. Bientôt trente-quatre ans et il tutoie encore la perfection par moments. Il vient peut-être de jouer sa dernière finale de Grand Chelem mais, pendant quinze jours, il nous a encore expliqué en long en large et en travers comment on devait utiliser une raquette de tennis. Regarder sa demi-finale contre Murray vaut certainement mieux que toutes les leçons tennistiques du monde.
S comme SAMPRAS. Petite pensée pour Pistol Pete, ancien roi de Wimbledon. Le septuple vainqueur jouera à Knokke le 15 et le 16 août au tournoi Optima Open (ATP Champions Tour). Avis aux amateurs de pureté…
T comme TSIPRAS. Vu dans les tribunes avec une coupe de champagne et des fraises…ça le fait pas trop quand même dans des circonstances pareilles. Mais que les grecs se rassurent, les eurodéputés ne l’ont pas vu. Ouf.
U comme UNIQUE. La performance de Martina Hingis. 18 ans après son dernier sacre en simple, elle a non seulement gagné cette année le double dame (avec Sania Mirza), mais également le double mixte (avec Leander Paes). Au fait, ça intéresse qui exactement le double-mixte ?
V comme VELO. 17 roues de bicyclette au total dans le tableau féminin contre 6 seulement dans le tableau masculin (et beaucoup plus de sets joués). De là à dire que les filles ont un moins bon mental…
W comme WATSON. La bouffée d’oxygène dans le tableau féminin. La jeune anglaise aura été toute proche de l’exploit contre Serena au troisième tour (défaite 7/5 dans le troisième après avoir mené 3/0). Sa fraîcheur, sa finesse et sa classe font du bien dans un tennis féminin devenu beaucoup trop stéréotypé et brutal. Justine commencerait presque à nous manquer !
X comme X-MAN. Xavier Malisse reste le dernier joueur à avoir atteint les demi-finales d’un tournoi du Grand Chelem. C’était à Wimbledon en 2002. Cette année, l’ensemble du pays a applaudi le parcours de David Goffin, stoppé en huitième de finale par Wawrinka. Certes, il a prouvé qu’il pouvait accrocher les meilleurs mais il lui manque encore une victoire de référence contre un joueur du top 10 en Grand Chelem pour vraiment passer un nouveau cap.
Y comme YOUTUBE. Pour revoir par exemple la finale Borg-Mc Enroe de 1980 et se rendre compte de l’évolution du tennis en 30 ans. Eclairant également de voir les endroits où le gazon est usé en comparaison avec aujourd’hui. C’est bien le même sport mais ce n’est définitivement plus le même jeu.
Z comme ZERO. Le nombre de victoire de Maria Sharapova contre Serena Williams depuis 10 ans. Soit la bagatelle de 17 défaites consécutives contre l’américaine. Pourrait-on éventuellement -de nouveau bien sûr sans mauvais jeu de mots- parler de ‘bête noire’ ?
Comentarios