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Cette fois, c'est (enfin) Rodger qui régale...

  • Bruno Rassenfosse
  • 7 sept. 2015
  • 3 min de lecture

Cela a assez duré. Depuis plus de 3 ans et 12 tournois du Grand Chelem consécutifs, Roger Federer attend d’ajouter une 18ème couronne à son immense palmarès. Une éternité pour celui qui s’était habitué à ne laisser que les miettes à ses adversaires pendant une décennie.

Une longue période de disette qui est due à plusieurs facteurs conjugués. Tout d’abord une blessure au dos tenace qu’il mettra presqu’un an à mater. Ensuite la faute à un Djokovic injouable et à la main de plus en plus verte qui, par deux fois, le privera du titre dans son (ancien) jardin londonien. Enfin, un changement d’approche tactique qui, avec l’aide de Stefan Edberg, son coach depuis début 2014, a pris du temps avant de payer durablement. Et c’est clairement cette mutation qui va lui permettre de soulever le trophée dans une semaine.

Jamais depuis le début de son avènement en 2003, on avait vu un Federer aussi agressif qu’aujourd’hui. La patte du suédois –l’homme le plus aimanté au filet de l’histoire du tennis scandinave- a enfin intégré complètement le jeu du suisse. Si vous avez vu Rodger jouer ces derniers temps, et plus particulièrement cette dernière semaine, vous avez certainement remarqué deux constantes : une confiance inébranlable dans ses choix tactiques et une envie toujours plus pressante de venir conclure les points à la volée. A tel point qu’il prend désormais son adversaire à la gorge à peu près à chaque frappe, même sur des retours de service. Ce bon vieux « Chip and Charge » qui appartenait presqu’aux livres d’histoire et que le bâlois nous ressert avec un véritable instinct de trappeur canadien. Un coup qui, lorsqu’il est effectué parfaitement, ne vous laisse pas le temps de vous organiser pour tirer un passing correct. Et la répétition de ces agressions aussi subites qu’imprévisibles finit par vous dérègler le plus métronome des serveurs américains ou des passeurs serbes…

Souvenons-nous que ce 18ème titre majeur devrait déjà orner sa vitrine à trophées. Il l’a surtout laissé filer l’an dernier dans ce même Us Open. Rappel des faits : il entre sur le court pour une demi-finale à priori sans aucun risque contre Marin Cilic. Oui mais ça, c’était sans compter sur le fait que juste avant, Djokovic avait rendu les armes contre Kei Nishikori à la surprise générale. Difficile alors, même lorsque l’on s’appelle Roger Federer , de ne pas penser au boulevard, que dis-je, à l’autoroute qui allait le mener facilement à au Saint Graal…Et c’est là que le sport repris comme souvent ses droits : jamais un match n’est joué à l’avance. Certes, Cilic a sorti -de très loin- le meilleur match de sa carrière, mais je ne peux m’empêcher de penser que si Nole avait gagné la première demi-finale, Rodger l’aurait rejoint en finale trois heures plus tard…Ne comptez pas sur le suisse pour laisser à nouveau s’envoler une telle opportunité.

Puis il y’a quelque chose dans l’air qui me conforte dans l’idée que, comme Pistol Pete, c’est à New-York que la dernière page du plus beau chapitre de l’histoire du tennis va s’écrire. Et le peu de réussite de Djokovic en finale à Flushing (une seule victoire en cinq finales !) n’est pas faite pour calmer mes ardeurs. Alors, oui, peut-être qu’un Isner hallucinant, un Berdych survolté, un Gasquet virevoltant, un Wawrinka fratricide, un Murray intergalactique ou un Novak impérial en finale me contrediront mais une chose me paraît certaine : il faudra sortir un match titanesque pour battre ce Federer-là.

Un troisième défaite d’affilée contre le serbe en finale de Grand-Chelem n’est simplement pas envisageable du côté helvète. Une sortie de route de Djokovic avant la finale l’est encore moins… Le scénario le plus plausible nous offre donc une victoire du suisse ‘en patron’ contre le numéro un mondial pour croquer à nouveau dans la grosse pomme. Du haut de ses 18 titres, soit 4 de mieux que Nadal et 9 de mieux que Djokovic, Maître Rodger pourra alors sereinement se concentrer sur une dernière broutille : le titre olympique en simple à Rio. Histoire de ne laisser aucune place au doute si la question du meilleur joueur de tous les temps devait encore se poser dans les prochaines décennies. Euh…dans les prochains siècles pardon.


 
 
 

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